Saturday, July 28, 2012

Pertes Blanches (en français)

Vous m’auriez vu devant les Alex Katz chez Gavin Brown à NY, au Moma pour la retrospective de Kooning, plus récemment devant les Werner Büttner chez Marion Meyer Contemporain, et les Reto Pulfer chez Balice Hartling, ou à la performance de Arnoud Holleman chez Castillo Corrales… je ne me plaignais pas.
Mais après avoir grugé la queue à cause de la jauge de « Néon; Who’s afraid of red, yellow and blue? » à Maison Rouge - j’ai recommencé à me plaindre- alors que par exemple Bruce Nauman, ou Tracey Emin j’aime beaucoup.
Car « Aujourd’hui, la Maison Rouge a décidé de rendre hommage à cet art plastique trop longtemps mis de côté »
Bon d’accord, je commence malhonnête, c’est pas de leur faute, c’est sur parisbouge.com. Mais restez sur le net et tapez art contemporain + néon, cliquez sur images et ça vous donne une très bonne idée de l’expo.
En fait, c’est un livre que je cherchais sur le net quand je suis tombée sur l’article « Et la lumière fût à la Maison Rouge »
Ce livre c’était "Who's Afraid of Red, White and Blue?" (attitudes to Popular and Mass Culture, Celebrity, Alternative and Critical Practice and Identity Politics in Recent British Art (Art - Dialogue - Education), mais je m’étais trompée de couleur. Jaune c’est pas blanc. Comme quoi, je ne ferais pas un très bon critique.
Cette exposition -thématique -s’il en est- a des partenariats:
Actif Signal spécialisé dans le néon et le led et iGuzzini dont la « mission est d’améliorer la qualité de la lumière, donc la qualité de vie de la personne en proposant des appareils d’éclairage du plus haut niveau de qualité technique. » Si vous participez au jeu concours, vous pourrez peut-être gagner un PizzaKobra, un luminaire de designer.
A travers cette exposition j'ai pu questionner mon impression fort parasitaire d’être au rayon néons du BHV. En plus, (mais c’est très personnel), il me manquait un Dan Flavin archi simple, genre « The diagonal of May 25, 1963 (to Constantin Brancusi). »
Je ne suis ni critique d’art ni curateur, mais les expos ultra-thématiques, je ne comprends pas. Est-ce pour parler de l’effet google ? Pour questionner l’idée de collection ? Pour interroger l’idée de matériaux comme forme ? Pour proposer une approche critique de l’histoire de l’art par le prisme d’un type de lumière ? Pour se moquer de la déclinaison du néon dans l’art ? Ce serait donc cynique, malhonnête ?
Je vous explique mon problème : je ne sais pas quoi faire de cette expérience.
Je dis non? Je m’en plains? Je l’oublie ?
Je ne sais plus quoi faire de mon désaccord.

Qu’est ce que vous faîtes, vous, dans ces cas-là ?

On est dans un bar après le vernissage. Un ami curateur dit qu’on pourrait peut-être faire un truc sur le pneu. C’est vrai le pneu en art, c’est pas mal ; tout le monde acquiesce. Tout le monde curate dans sa tête.
Puis on parle de noms d’espace d’art. FV dit « Pertes Blanches » et là : dégoût quasi général. Moi ça me fait beaucoup rire. Je trouve ça très fort. Enfin, surtout les réactions.
- Pourquoi « Perte Blanches » c’est moins bien que « Maison Rouge »?
- DADA, c’est bien comme nom ? Et Gallery Poo Poo de BANK ?
- « Manipulating Mass-produced Idealized Objects » de Mike Kelley, c’est bien ?
- Ah ben oui, Mike Kelley quand même. C’est un génie.

Quand je pense à tous les questionnements et les interrogations qu’on se tape dans les dossiers de presse, les approches critiques de l’espace, les investigations de toute sorte, dîtes « Pertes Blanches », et il n’y a plus personne. Alors, comme nom d’espace d’art, j’ai bien peur que ce ne soit pas possible en France. C’est même pas la peine de faire une demande à la DRAC, ils vont pas aimer, c’est sûr. PB, à la limite. Qu’on comprenne pas. Mais pas « Pertes Blanches ». C’est horrible.
Tiens en parlant de PB : bientôt au centre Pompidou «le jeune critique d'art PB questionne l'art très ancien de la ventriloquie et son impact sur la création contemporaine. Entre image et voix, il s'interroge avec ses multiples invités : qui parle et d'où parle-t-on ? » (c'était sur le site du centre pompidou mais n'y est plus )
Je ne vous dis pas l’exercice de traduction en anglais : Faut-il respecter les fautes de grammaire ?
Enfin je dis ça, je suis encore malhonnête, ce sera sûrement très bien.
Et puis, cela va de soi : pas de partenariats thématiques comme pour Néons. Ce serait de mauvais goût. La thématisation bien sûr.
Les plus ouverts des amis disent que « Pertes Blanches » ça n’a pas grand intérêt. Ça fait fille. Ah oui, ça, ça fait fille. Ça le fait. Grave même.
En revanche, ça me casse les couilles, on peut pas dire que ça fasse trop fille comme expression. Tiens, pendant qu’on y est faites le geste qui va avec « c’est de la masturbation ». Que vous soyez homme ou femme, c’est quand même plutôt un pénis que vous avez branlé, non ?
En fait, faudrait qu’il y ait Paul McCarthy comme parrain, et encore, avec une lettre de recommandation.
Et Valie Export, Judith Butler ou Peggy Phelan ça le ferait vous croyez ? Elles font pas un peu trop filles ?
En art, on a l’habitude du dérangeant, de l’inquiétant, et puis quand on a fait le Louvre, on sait que le crime, la terreur, la souffrance sont omniprésents en art, mais un fond de culotte de fille et c’est l’horreur.
Le 4 février, jour anniversaire de la naissance du prophète, Hamza Kashgari, a posté sur Tweeter : "Au jour de ton anniversaire, je ne m'inclinerai pas devant toi, j'ai aimé certaines choses en toi, mais j'en ai abhorré d'autres, et je n'ai pas compris beaucoup de choses à ton sujet".
« Le comité saoudien des fatwas a affirmé que le tweet constituait une apostasie, un crime passible de la peine de mort… Le journaliste a alors fui son pays, direction la Nouvelle-Zélande via la Malaisie, après avoir reçu des menaces de mort. Dès sa descente d'avion à l'aéroport international de Kuala Lumpur jeudi, Hamza Kashgari a été placé en détention. L'interpellation fait suite à un mandat d'arrêt émis par Interpol à la demande des autorités saoudiennes.  » (le point.fr)


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