Saturday, July 28, 2012

En 2011, j’ai envie de baiser.

Résolution du nouvel an n°1: En 2011, j’ai envie de baiser.
Je ne sais pas vous, mais moi, oui. Seulement, dans mon cas, c’est compliqué, comme ils disent sur facebook. Et pas seulement grammaticalement, mon amour.
Mes neuron-amour. C’est corporel, c’est sûr. Corpo-relationel. Corpi-gesturel.
C’est compliqué. Pourtant j’en aimerais plus des histoires de muscles - peints - pensés - archi vécus.
Enfin, vécus quoi. Et beaucoup de musique. Mon chéri. Des images. Des idées. Appréhension de trucs à deux mains comme des hanches. Des hanches. Des mots. Gros. Petits. Des respirations.
Auxquels s’ajouterait évidemment une certaine connaissance des horreurs de l’histoire. Ben oui, aussi. Comme les hanches.  Des choses du passé. Elles vous le diront, baiser à 40 ans, c’est bien. C’est mieux même...
Vous vous souvenez, c’était le temps des conquêtes, les enfants noirs que le prêtre catholique tuait à coup de massue- l’homme de Dieu n’ayant pas droit à l’épée. Dieu, je n’aime pas. Mais alors pas du tout du tout. Voilà c’est dit.
Au lit, on peut dire God… oh God, mais pas trop Dieu… oh Dieu. On peut dire oh... mon Dieu. Avec un possessif, ça va.  Mais je baise sans Dieu, mon amour. Car Dieu ne peut pas comprendre. C’est comme la ménagère de moins de cinquante ans, elle n’aime pas les films sous-titrés, elle ne peut pas comprendre. C’est décousu hein ? Et cette année, j’ai décidé de me découdre encore plus. C'est dire...

Donc, les bébés d'Afrique, comme ils ne se convertissaient pas tout de suite à la parole d’amour et d'évangile en langue étrangère, ils se prenaient un gros coup de massue. Je ne sais pas pourquoi ça a atterri dans mon texte ça, mais voilà, c’est là. Tout baise avec tout de toute façon. C’est un grand foutoir. Sans parler de la volonté, qui aussi fuck à mort partout et tout le temps.
Je me sens poulpe poulpoure, ingresque odalisque déglingée. J'ai envie de baiser mais j’ai pas envie de dire baiser. Et j’ai pas envie de mettre le ne. Le ne de n’avoir pas envie. Je suis presque aussi coincée que ma mère qui n’ose pas prononcer le s de sexe, et qui parle donc de relations hexuelles – quand c’est inévitable.
Je vais dire que je m’enamoure-corps à la place.
Les coups de massue. Je n’oublierai jamais.
Je m’enamoure-corps toi en sachant ça. En sachant tout. Je m’enamoure-corps toi, la tristesse de Bas Jan Ader et son péril en mer.
Je m’enamoure - corps toi - et moi surtout - et le coup de pied de Magritte aux fesses du collectionneur, comme ça, parce qu’il ne pouvait pas se retenir. Parfois c’est moi qui donne le coup de reins, parfois c’est lui/toi.
Je m’enamoure très corps, très fort, surfaces trompeuses ouvertes et les textures génitales des peintures de Cecily Brown - même si tu es noir, enfin marron. Ça doit être mon rose alors. Mes roses. Mes nuances.
Je m’énamoure-corps-tension dans les bas de Sarah Lucas.  Poussez, madame, c’est un garçon.
Je te raconterai mon amour. Les continents, les structures du langage, les amitiés, les peurs paniques, les douceurs, l’Afrique, le deuil, l’art. Transvestale transversale.


Il y a les suicides ratés –et ceux qui ont réussi.

J’ai les manières d’un vieil Africain dans les rues de Paris, un immigré qui a construit des routes pour tous et qui ne sait plus où il est, avec sa retraite d’o. s., ses mains calleuses et ses i à la place des e. Cette sorte de lenteur, tu vois ? Je suis aussi violente parfois. Comme pour me dégager de l’horreur du monde.
Le scrotom de mon ohm, les testes de mon chérinou - même devant mon ordi-nou. Pou pou pi dou.

Mais  putain ce que t’es beau. Non, c’est vrai. Là, tout près. Pénis, pénis pénis pénis pénis et tout le reste. Doux comme la peau des yeux. On s’agrippe, on se regarde à perdre la vue dans des grimaces d’opéra comique, sauvage et primitif ; l’extase des civilisations, c’est cool.

Tu me pénètres comme un monde. C’est dommage que ça fasse un peu porno. Tu m’appréhendes. C’est trop poétique. Tu  m’internes, médical.
Tu m’intradictes. Tu m’époustoufles. Tu m’irradies.
Tu m’adhères, m’adaptes, m’affoles, m’accules.
Tu manœuvres.
Tu maraudes et marchandes, tu martèles et tu mates, majoritaire – magistral mammifère.
Tu macaques moi.
Tu m’achèves.
M’abandonnes.
Tu m’as.
- Ah mais tu vas te taire, oui?
- Phalicoum humourous est, mon frère.
Autrement dit : « Il m’articule ce mec, c’est dingue. »
(Glossolalies.)
Le keum me met. Comme un gant. Le doigt phallique pointé.
-Accusation ?
-Non.
Je suis le monde, mon amour. Mes organes. Le monde. Comment veux-tu ne pas être le monde dans ces cas-là. Pénétrazione. Par derrière, j’ai jamais eu l’impression d’être le monde, c’est vrai, ça.

Et puis, j’aime les coudes. Dans la pensée et pour les pliures internes. J’allais dire dans la tuyauterie, mais ça pourrait être mal interprété. Il y a une vulgarité de la tuyauterie et une noblesse. Il y a les deux.

Mon maniour, ne m’achète pas de diamant, je déteste ça, car j’ai une conscience politique, même si je n’ai pas d’âme.
fabienne audeoud shuar
Achète moi plutôt une tête réduite de Shuar. 
Pour chortir le choir, mon chéri.
Con- quiche- j’ t’adore : machette- (pas)
-Si

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