C'est difficile, de discuter...
Je trouve que c’est difficile de discuter avec
des gens qui pensent que c’est leur Dieu qui a créé le premier homme, et
qui, après un peuplement ultrarapide de la planète a "élu" quelques
tribus qui, à elles seules détiennent la vérité. C’est difficile. Même
avec ceux qui pensent que ce sont des histoires que Dieu devait
raconter, parce qu’au début, les gens étaient moins intelligents, et il
fallait bien parler en paraboles pas totalement vraies. Cette
religion/élection divine passe par la mère et est portée symboliquement
par les hommes qui se coupent par le bout de la bite. Aujourd’hui, ce
peuple élu ne croit plus forcément à tout ce qui est dans son livre
saint, c'est plus une croyance en gros. Oui, je sais, c’est difficile à
suivre.
À part leurs propres enfants, ces gens-là n’ont jamais poussé qui que ce soit à penser comme eux.
À part leurs propres enfants, ces gens-là n’ont jamais poussé qui que ce soit à penser comme eux.
Il y a d’autres gens avec qui j’ai du mal à
discuter. Ce sont ceux qui pensent qu’un jour, ce Dieu -le seul et le
même que précédemment- a changé d’avis. Lors de la colonisation romaine
de l'ancien pays de Canaan, il décide de ne plus uniquement s’occuper de
son peuple attitré mais de tous. Pour passer au stade global, il
engrosse miraculeusement une vierge qui mettra au monde un demi-dieu qui
sera crucifié pour sauver l’humanité, portant ainsi un message de paix
et d’amour universel. À partir de ce moment-là, ceux qui croient vont au
paradis et les autres en enfer. C’est difficile aussi d’en discuter.
Enfin pour moi, c’est difficile et j’ai pourtant beaucoup essayé. Je
suis toujours prête pour un nouveau "saut de foi", mais je n’atterris
jamais où il faut.
Ces gens, contrairement aux premiers, ont beaucoup fait, et souvent dans l'extrême violence pour que leurs idéaux de paix et d’amour soient partagés par tous et partout.
Ces gens, contrairement aux premiers, ont beaucoup fait, et souvent dans l'extrême violence pour que leurs idéaux de paix et d’amour soient partagés par tous et partout.
Et puis, il y a ceux avec qui discuter c’est
difficile et dangereux. Ce sont ceux qui pensent que six cents ans
après, ce même Dieu a changé de langue, de lieu de révélation et d’avis
une dernière fois. Les instructions révélées au dernier prophète sont
claires, il faut tuer les infidèles, les juifs et les associateurs, sauf
s’ils se convertissent. Bien sûr, c'est un peu plus complexe que ça. Il
y aussi des recommandations sur la façon dont les femmes doivent
s'habiller et comment elles doivent baisser les yeux. Un jour, cet homme
exceptionnel s’est envolé dans les airs avec son cheval. Si, c’est
vrai. Enfin, bon, ce n’est pas plus difficile à croire que la mer qui se
divise en deux, ou le demi-dieu qui marche sur les eaux. Comme le
groupe précédent, ils furent de très grands colonisateurs et comme le
premier groupe, ils se coupent le bout du zob.
Finalement, ça doit se valoir en termes de difficulté de discussion. Enfin, je crois.
Je ne sais pas exactement de quelle foi Dieudonné parle quand il chante « Un vent nouveau souffle sur la planète… C’est le vent de l’espoir… Révolution inspirée par les astres ou par dieu... Un vent qui nous ouvre le cœur de lumière et de foi… Vous pouvez me tuer et tuer ma famille, vous n’arriverez pas à stopper ce vent, là…. On ne résiste pas au grand vent de la foi, on s’incline ou on meurt, messieurs les menteurs. » Mais j’avoue, je crois que là aussi, ça doit être difficile de discuter. D’ailleurs, avec 1.300.000 vues en trois jours sur youtube pour cette vidéo, on parle de hit, et les hits, ça ne se discute pas, pas plus que la foi.
Mais "Shoah-nanas" et l’apologie de la solution finale, et son geste qui ressemble au salut nazi mais qui ne l'est pas (ref. web), c’est quand même autre chose, non ? Quand est-ce qu’on fait quelque chose ? Par « on », je veux dire moi, je veux dire nous, les gens de l’art ?
Les 6 et 7 Février, à l’occasion du projet « Si nous continuons à nous parler le même langage, nous allons reproduire la même histoire »
conçu et organisé par Mikaela Assolent et Flora Katz, je montrerai dans
la vitrine du Treize, (rue Moret à Paris), deux peintures qui
déclarent : « Mohamed, je t’aime ». Elles n'étaient pas vraiment prévues pour ce contexte, mais peut-être que ça le fait. Je ne sais pas.
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