Une pétition pour le palais de Tokyo ? En vrai ? Mes amis, et même des lecteurs que je ne connais pas me reprochent mon manque de clarté. Ils ont certainement raison.
Récemment, c’est en parcourant le site de la Biennale de Lyon, que je me suis rendu compte que l’ambiguïté des discours était peut-être trop risquée aujourd’hui en art… Brouiller les pistes, ça n’est peut-être plus une bonne idée.
Par exemple, lorsque Thierry Raspail, le directeur de la Biennale choisit la photo de Roe Ethridge (ci-dessous à gauche) pour ouvrir le site, cherche-t-il à questionner les rapports de l’art avec la publicité ? Est-ce une prise de position critique?
Il s'explique dans une interview. Enfin, bien sûr, ce n'en est pas une. C'est encore un stagiaire qui a eu une bonne idée. « Et si pour le dossier de presse, on faisait comme si c'était une interview? Oh ouais, super, ça va faire plus vivant... »
« Thierry Raspail, quelle est la règle du jeu de cette 12e édition de la Biennale d’Art Contemporain ?
- Depuis la création de la Biennale en 1991, j’ai choisi de lier trois éditions successives à un mot. Après avoir été co-commissaire des trois premières Biennales autour du mot Histoire, j’ai choisi pour les trois suivantes d’inviter trois commissaires successifs autour du mot Global. Puis, il y en a eu trois autour du mot Temporalité, et c’est avec le mot Transmission que nous achevons en 2013 ce quatrième cycle. Chacun des commissaires invités interprète le terme selon sa sensibilité. »
- Depuis la création de la Biennale en 1991, j’ai choisi de lier trois éditions successives à un mot. Après avoir été co-commissaire des trois premières Biennales autour du mot Histoire, j’ai choisi pour les trois suivantes d’inviter trois commissaires successifs autour du mot Global. Puis, il y en a eu trois autour du mot Temporalité, et c’est avec le mot Transmission que nous achevons en 2013 ce quatrième cycle. Chacun des commissaires invités interprète le terme selon sa sensibilité. »
D’où cette image d’un jeune homme bcbg avec un œil au beurre noir ? Et pourquoi pas successif, invité, ou sensibilité comme mots ? Ça changerait quoi ?
« En effet, l’art d’aujourd’hui ne fait rien d’autre que raconter le monde, et il le fait avec de nouvelles formes de récits que trop souvent nous réduisons à des styles, mais c’est bien plus que cela…. »
Euh… Ce nous, c’est qui ? Nous les noirs ? Ah non, zut, Monsieur Raspail n’est pas noir, et moi non plus. C’est le nous des réducteurs au style. Ah ben merci. Là, je fais une petit check sur les pages en Anglais. Cette dernière phrase par exemple n'y est pas... Et en français, rien sur "the sacred marriage of European structuralism and American academic textuality" le mariage sacré du structuralisme européen et de la textualité académique américaine. Tiens tiens...
« Par ailleurs on a oublié que les artistes, aussi, racontaient des histoires : ça peut-être aussi bien le récit de l’actualité, que des fictions, des biographies, des journaux intimes, des histoires tragiques ou heureuses… Et ce sont ces nouveaux récits, peints, sculptés ou le plus souvent mixtes, avec ou sans écran, avec ou sans texte, que présente la Biennale 2013. »
Je suis perplexe. Est-ce une forme d’humour de l’ambivalence, la stratégie du flou ? Est-ce une satire ? Thierry Raspail joue-t-il avec un faux discours de pub ? Questionne-t-il la rhétorique marketing devenu virus ? Se réapproprie-t-il une argumentation pour la critiquer ? Veut-il dire qu’on nous raconte des histoires, des bobards au public de l'art ? Le message est-il : réveillez-vous ! ? Thierry Raspail est-il cynique ? Manie-t-il les codes linguistiques pour nous faire comprendre à demi-mot que la théorie en art en France, c'est comme un grand dossier de presse ?
« Aujourd’hui, les récits ont littéralement submergé notre environnement. Internet et les réseaux sociaux en ont été les acteurs majeurs à côté de la politique, de la science et de la poésie. Et c’est maintenant au tour des artistes de prendre la parole e récit, en image et en art. Le Petit Prince a dit : « Raconte-moi une histoire », et le poète l’a dessinée… »
Encore Le Petit Prince! Aïe, aïe... comme la « journaliste » de Glamour sur Loris Gréaud. Est-ce une blague ?
Dans cette précdente newsletter sur Gréaud, j’avais aussi cité des articles de Citizen K, Le Bonbon, Le Figaro Madame ou Rue 89 pour faire comprendre qu'il sagissait d'une satire, là je vous ai trouvé Denisot dans Vanity Fair :
« Les histoires sont les stars de Vanity Fair et nous vous les offrons. »
Alors… ce coup poing, symbole de la transmission dans la série Histoire, Global, Temporalité, c’est une référence aux violences contre les homosexuels ou celle faite aux femmes ?
Ah, et puis, j'ai oublié de vous dire, le sous titre c'est « Entre-temps... brusquement, et ensuite ». Ç a fait réfléchir quand même. Sinon, il y a un petit film genre trailer pour « La maison france 5 » sur le montage des expos, un concours : « Écrivez « votre » histoire de l’art en 2013 signes, Les trois meilleures nouvelles seront publiées dans le magazine Télérama » et beaucoup d'artistes qui émergent.
N'oubliez pas de signer ma pétition… C’est une performance. Dans la prochaine newsletter, j’explique tout sur « La plus grande exposition de peinture de tous les temps ».
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